31.12.05

cheer up, then down.

libre comme l'air du matin
j'ai la brume sur mon visage
l'existence là juste au bout des doigts
qui bat la mesure de mes respirations lentes
en synchronie au downbeat
loopé de mon coeur qui affronte
le réveil

----

voilà juste des bribes
plus que des bribes
d'écriture
ne pas penser ne pas écrire
mais trop étant comme pas assez
trop penser trop écrire
j'oscille
entre les deux pôles,
voélà.

cheers cheers
happy brand new year

30.12.05

eerie, eerie

[tu vis dans l'espace clos du poème
cette rêverie ne tient pas la route]
- m'sieur Trahan

***
cette rêverie ne tient pas la route
j'ouvre alors l'espace
du poème ;
le temps de retrouver les rails perdus
- je vous y retrouverai

25.12.05

entre parenthèses

ma tête arbore un soleil
et mon coeur les amours
ici et là répandues emmêlées
qui s'ébranlent dans les battements
aussi faibles soient-ils
je respire l'air plein de vous tous
je vous aime
si fort.
(joyeux noël
les copains)

24.12.05

point final.



j'irais m'enrichir de l'hiver
dans les cafés sans bruit
le soir le plus convoité de l'an
qui se termine
sur une agonie volontaire
et sans virgule

on est le 24

j'écris Noël
sur la corde raide
d'une solitude
ou d'un enfant sommeil;
j'envoie les airs
les chants choraux
au-dessus de nos têtes
dans un geste élancé
de la gorge et du menton;
mes yeux s'alourdissent
dans un tourbillon d'hiver
réchauffé
au rythme de la brise tiède
qui s'avance à reculons
dans les corridors d'ici;
le ventre creusé
de haine
et pourtant de
tant d'amour en conserve
à vendre ou à donner
pour présent
à qui ouvre les bras

23.12.05

pouet pouet.

parce que le ciel est bondé d'âmes qui s'envolent
parce que le sol est trop glissant
où irons-nous
jusqu'à ce que les voies s'ouvrent
pour aller pleurer nos dégâts
et rendre nos fictions illisibles
où irons-nous
pour nous rendre indéchiffrables


mouin mouin mouin.

22.12.05

sublime desnos

Quand je ne sais pas écrire
je lis Desnos
---------

Les ténèbres (1927) - II. INFINITIF

Y mourir ô belle flammèche y mourir
voir les nuages fondre comme la neige et l'écho
origines du soleil et du blanc pauvres comme Job
ne pas mourir encore et voir durer l'ombre
naître avec le feu et ne pas mourir
étreindre et embrasser amour fugace le ciel mat
gagner les hauteurs abandonner le bord
et qui sait découvrir ce que j'aime
omettre de transmettre mon nom aux années
rire aux heures orageuses dormir au pied d'un pin
grâce aux étoiles semblables à un numéro
et mourir ce que j'aime au bord des flammes.
- Corps et biens

21.12.05

divaguâââtion

mouin
peut-être trop réchauffée pour vous écrire un poème
peut-être trop près du lit
à cette heure
je
chan cel le
entre droite et gauche et
straight ahead
todo recto!!
mon corps veut la surface plane d'un matelas vide
mes membres mes membres veulent les corps froids qui
m'ont sourit toute la nuit naissante
il y a turbulence dans mon internat mentalléïlophobe-humanoïdocrate
ouf ! j'en dé par le - mes assasines pulsions écrivent à ma place

laurie laurie, va-t-en dormir

et désaouler
(j'en rirai demain - vous
aussi peut-être) .

17.12.05

utopik, soir du 17 décembre

j'voudrais pouvoir tout vivre
criss!
que tout s'unisse dans un seul et unique instant, qui ne bronche jamais
qui sache sauter par dessus les failles avec brio
et avec grâce.
j'voudrais pouvoir trinquer mon buck avec
la vie qui va ,
lui dire que ce chin là il est pour son oeuvre
qu'il me plaît tant d'incarner
- sans besoin de protester ou de procrastiner pour éviter mes gestes;
l'à venir est un mirage qu'on m'offre
sur l'asphalte exposée au soleil
trop chaud
[je le perçois; mes yeux ont les bras
g r a n d s o u v e r t s
-j'aime les offrandes!]
mes reflets, dans les vitres à contre-jour
me renvoient mes sourires dans un salut les yeux mouillés d'espoir
p a r t a g é .
ils me mettent la main sur l'épaule
-- mon corps frissonne d'être enfin compris

16.12.05

réveil sublime.

ça y est, le paradis est
dans l'extérieur
jusque sous nos fenêtres

j'arborerai fièrement les flocons en amont sur les cheveux qui
débordent de ma tuque
je le sens déjà, comme je sens
déjà
la douceur du froid d'hiver
en coups de poing sur mes joues rosies

peut-être m'y baignerai-je, fruit d'un laisser-aller physique
mon corps optant pour l'étendue vierge pour se
terminer, recouvert de blanc neige
blanc jeunesse
blanc innocence

o hiver, hiver à la voix rauque
tu cries qu'on te rejoigne
ta voix en dominante
la mienne à la tonique
on s'harmonise de coexister

je te hais si fort que j'en t'aime.

13.12.05

ou oui

fait crissement frette dans mon coeur à soir
mes organes font flagellation continue
dans mon en-dedans
inside out outside in j'égare les bribes de mon discours
dans une emmêlade infinie-sable
je demande halte à la chaleur
qui défile sous mon regard sans jamais vouloir reprendre son souffle
en s'arrêtant ici dans mon espace
mon aisance disparaît aux crépuscules
dans des spasmes thoraciques
les nuits sont sans ressort aucun
j'ai hâte que le temps se suicide
plus que 2 jours de cerveau plein
et les instants s'arrêteront au passage des rayons jaunis
j'irai loin loin
dans mon intérieur asilaire


(oh jeunesse infidèle!
dieu que la folie est belle
belle belle)

achtung, expulsion

me construire
une liste de choses à faire ou à changer
commencer à m'entraîner m'y prendre à l'avance côté scolaire travailler vraiment me mettre à la photo partir en chambre en septembre partir en appart un an plus tard jaser avec les personnalités problème fermer les chapitres merdiques ouvrir des fenêtres nouvelles réécrire en anglais comme il y a longtemps mettre du lait dans mes céréales prendre un petit déjeuner complet avant de quitter la maison ne pas boire trop de bière ne plus toucher au fast food gras ne pas boire trop de café faire du vélo d'hiver jeter mes vieux vêtements me donner à fond dans la musique finir ce que je commence me concentrer quand je lis lire les livres que je désire si fort me foutre du temps qui est compté me faire des lunch c'est bien meilleur lâcher le téléphone et aller dormir agir plus penser moins prendre des notes dans mes cours chiants ne pas dormir sur les bureaux sourire aux passants ne pas me créer des problèmes ça sert à quoi mettre fin au deuil me faire des rastas peut-être ou m'émonder la caboche faire du cinéma voir la france et ses acolytes retourner à l.a. un mois deux mois peut-être éviter les escaliers roulants éviter le cellulaire minimiser le contact avec les machines faire la fête voir des concerts maintenir mon équilibre aimer l'air frais n'étouffer nulle part partir pas loin pas longtemps mais assez loin assez longtemps arrêter de ne rien dire quand je parle et quand j'écris réussir à finir un poème
changer ma liste de choses faites et
me reconstruire

11.12.05

"je connais l'oubli."

de toute façon nos peaux mortes auront une odeur
comme nos vieux vêtements qui s'effritent aux déchirures du temps
tous ces bouquins de Baudelaire, dans lesquels on a laissé un signet
transmettront nos mirages entamés aux suivants;
nos chevelures brilleront éparpillées les poils dans nos vieilles couvertures
on retrouvera nos cahiers et nos écritures
souillées, souillées du temps qu'on a laissé derrière;
on s'avouera disparus quand les regards sur nos restes prendront pause
et les sacs pleins à en exploser emporteront nos souvenirs dans l'oubli;
notre fantôme marquera leur parade

10.12.05

un jet sans sens.

il me reste de tes sueurs entre les dents
qu'en est-il de nos heures, dis-moi
où sont allés les cafés qu'on n'a jamais eu fini de boire
que doit-il nous rester en guise de souvenir
quelques soubresauts les soirs où nos lits sont vides
et une caresse à soi-même devant un miroir fendu?
les visages s'additionnent dans la foule qui se presse
j'en oublie ton corps en brisures se mouvant sur mon matelas
tes chaussures ont quitté le pas de ma porte
où tes pieds les ont-elles amenées?
ont-ils voulu me fuir
ou encore me retrouver là où je devrais être
coincée quelque part dans une cabine de téléphone
à chercher ta voix au fond du combiné

divagation sans suite

on se partage
les cubes de glace dans nos verres vides
échange de bouffées fumantes de
cigarettes de mots accumulés
toutes fraîches
et sans chimies inventées
et puis des cigars/êtes
-vous vraiment ici en la nuit grise
à creuser des sillages le long de mes bras morts
morts et sans vie
sans vie et mords -moi
si fort que j'en éclate
en taches rouges sur ta robe de chambre
nos âmes s'envient nous sommes mortelles
agonisantes sous les cendres brûlures de l'encens

9.12.05

i'm elsewhere

l'extérieur revêt la couleur du paradis
les yeux levés là-haut, je me demande le temps nécessaire aux points blancs pour se détacher du ciel et se rendre au sol humide
- d'où viennent ces colombes?

mon pas traverse un grand parc, entièrement recouvert -
ce parc de mes nuits d'été sans souliers;
des brêches de gazon entrecoupent la mer de neige interminable;
un gamin, un chien et son maître rigolent en tachant le blanc vierge
l'uniformité m'étourdit, mon corps penche vers la chûte
les flocons dominent le brun de mon manteau l o n g
- - je blanchis

5.12.05

mon apologie (la plus sincère).

ouch
j'ai la tête qui va imploser
out of shit to do
and appointments inintéressants à foutre dans mes cases horaires mentales

j'suis plongée dans le delerium jazzéïfique de Medeski,
Martin
& Wood (quels musiciens sont ces trois veinards!)
et Nina Simone me soutient dans les étreintes de chaque note qu'elle expulse
delerium, la musique! la musique est mon opium du jour

les essais s'empilent et font des tas comme la neige fraîche
sur mon bureau sans espace pour tant d'essais fraîchement pondus puis empilés
hey merde, ça s'accumule

jour par jour j'éteins la chandelle qui brûle les deux bouts
dans l'harmonie symbiotique du pas chorégraphié d'une même danse en tandem
rythmée aux heures d'une seule journée qui fait
tic tac tiiiic tac
le temps avance; avance avec lui

mais il s'arrête heureusement encore quand un panneau stop s'illumine sur un passage trop pressé - et je stall temporellement dans un paradis sans lieu, qui seul saura me faire supporter mes jambes dans une démarche quatre fois trop hâtive sur les rails déserts de l'existence, elle qui a fuit à bord d'un train raté de quelques secondes

je rattraperai bien vite cette fuyeuse lâche, mais de grâce
laissez-moi quelques heures encore pour reprendre, réempoigner mon souffle
puisque de toute façon, mon pas s'est arrêté
ici, maintenant
- mon pas se termine.

3.12.05

you're my morning glory.

tu fais copain-copine avec mon désir
ton corps est un argile / dur, mais encore maléable
ton corps est un asile
pour mes doigts contondants

que j'aille m'y réchauffer au pied de ton foyer de chair!

j'avance sur ta surface dans un raid chorégraphié
sans un échec possible
de vaincre alors tes forces et fouler ainsi ta terre sainte
y mettre mes lèvres en drapeau

2.12.05

jour sans bruit.

aujourd'hui: excercice de retranscrire un demi-jour sur du papier blanc - reste encore à relire tout ça avec honte, je le ferai. mis la main sur Lubiak dans une boîte à livres, je lirai cela aussi mais sans honte, à petites gorgées.

les sourires n'ont pas été de trop, étonnament - je n'ai jamais connu tant de rencontres en si peu d'heures [ni tant de floncons], rencontres-nourritures pour mon esprit en proie à la famine -
r e n c o n t r e s ­­{ mot d'ordre du jour
- un deux décembre gravé dans le béton de ma tête,
ma tête
ma tête
ma tête
qui voit les souvenirs défiler en rafale
devant ses yeux fermés