30.10.05

la complainte de l'insomnie cérébrale

poésie, tu résides dans la lumière
tu nous suis jusque dans un canal Lachine couleur automne, bouette garnissant son fond comme l'étage inférieur d'un gâteau bientôt recouvert d'une pincée d'moins trente et d'blanc d'hiver - poésie - tu nous souris comme les yeux d'un gamin qui s'illuminent devant la fontaine gelée du carré St-Louis son sourire espiègle aisément transposable au visage d'un junkie, tu nous souris poésie - là dans les étreintes-au-revoir aperçues en passant sur les quais d'métro alors que notre train vit jusqu'à son dernier souffle avant de s'arrêter, enfin - là dans les dunes de marde pré-décembre-adieu-gazon que je hais tant toujours - poésie - toi nous ensevelir dans nos propres têtes nous faire dire qu'on est fous par désir de prouver le contraire en écrits nous faire assassins de nous-mêmes et puis nous déserter à l'habitude - toi, poésie - cruelle étrangère tu glisses les instants dans la poche de notre derrière en nous effleurant la peau à travers le jeans sale ô désir pour toi à me faire veiller jusqu'aux petites heures zig zager dans mon lit entre le couvertures et les bosses du matelas, poésie! - tu me tumultes jusque dans les eaux troubles qui s'écoulent de mon visage inerte jusque dans les caresses que j'offre aux aimés et mes yeux enrobés des leurs tu me diachronises les articulations mentales j'en arrive plus à penser! poésie poésie poésie! tu me fais scander ton nom de fureur j'en oublie de prendre mon souffle et laisser mon coeur battre slow motion un peu - poésie! tu m'auras comme on a eu les corps jetés au large dans des sacs de plastique, comme on a eu Okinawa.