8.11.05

ode aux seize années.

épisodes d'un montréal capitonné de ciel
toutes ces fois où j'étouffe d'une trop grande puff
accroupie contre les murs de brique en beauté
des ruelles décriss du plateau
écrits pour toutes ces jeunesses fatales
croisées entre deux cafés trop froids trop vite
assises à la fenêtre sur un fauteuil troué
terni par les culs sales qui s'y bercent tout l'après-midi encore
vue sur la main ou encore sainte-cath
et les mégots de cigarette qui rehaussent le charme du béton armé
amertume pour tous les piétons gelés
chryogénisés par quelques degrés sous zéro
qui s'échangent des regards plein de "criss fait frette" en sous-entendu
à tous les coins de rue
en guise de bonjour et d'adieu
toast pour toutes les boréales blondes avalées à la botch
quand on a eu fini enfin de s'raconter nos vies plates
en métaphores et en fou rires
et ces courses dans le parc le ventre plein de 7.5%
la lutte dans l'herbe qui s'ensuit
nous sommes chiens de prairie le temps d'un soir
sourire en l'honneur du temps des dreads à tout le monde
et des anniversaires au nord de la ville
arrosés de champignons célestes qui nous emportent
loin loin du montréal
étreinte au souvenir des lèvres inertes d'intensité
qu'on a parcourues sous la lune
l'un avec l'autre dans l'ombre des duplex
et des arbres du mont-royal couleur pré-hiver
vers pour les six mois sans un amour à moitié vécu
et les lampadaires qui crachent des flocons de neige
sur la tête de notre insouciance
illuminée de rêves lancés dans nos accords de guitare
crachés sur les murs sales de notre bunker