28.11.05

bomb-rushed november night

nous écoutions du post-rock à plein volume dans l'char
cheers cheers, Explooosions in the s k y yyy ! !!
les mélodies battantes along avec les gouttes de pluie sur le pare-brise flou
l'asphalte glissait comme de la roche lisse
sans la moindre grip sur le sol et la nuit qui tombait
Charles-E. était sublime dans la lumière des rues-montréal-fin-de-soirée
incandescents comme tout, nous existions
patinions sur la glace fraîchement tombée du ciel, verni sur le plancher urbain
Lui apprenait à improviser un poème, juste en posant l'oeil sur la table d'un bar
"y'a deux cannettes qui se r'gardent
le cendrier en est jaloux"
disait-il en tabassant son inhibition, le temps de quelques mots fortuits
j'aurais voulu y passer la nuit, à écouter ce bar exister
bon nombre de bières dans l'estomac
la pop musique en bourdonnement dans mes oreilles
et des heures sans la moindre durée.

reconstruction

quitter le mal être
comme une inexactitude dans la courbe d'un graphique
(entreprendre la hausse d'exister, qui falsifie tous les calculs -
donner tort aux formules
(nous les vaincrons))

27.11.05

retranscrire un manque de mots

le plus beau des poèmes
je l'ai écrit dans tes yeux
entre les rayures de tes pupilles
ruissellantes de liberté
tous ces mots qui me coincent les artères
ma gorge veut rester close
je les garde pour mon coeur et mes gestes
en une étreinte sporadique et tant d'amour
------------------------------
[oublie, t'auras jamais ton écrit,
ton poème est dans mes gestes,
les mots sont dans mes yeux...]
:)

on air, buzzed on air

nous avions la bouche ouverte vers le ciel
à observer les lampadaires éteints du dessous
le ciel était couleur colombe, tout blanc et propre
il ne nous voulait aucun mal - c'était une couverture sur nos têtes

on avait les doigts gelés de l'hiver
l'estomac vide encore
nous errions les ruelles en quête de solitude
en attendant les mots de nous unir le temps d'un partage

nos pas s'inscrivaient dans la neige fraîche
puis nous y tracions des poèmes du bout des doigts
des "je t'aime" lancés à l'aveuglette
gravés dans le sol blanc froid

les maisons nous entendaient rire
on réveillait les vieillards épuisés d'une vie trop longue
puis ils nous entendaient nous taire
dans un soupir coordonné

nos regards se fuyaient
nous ne voulions pas nous atteindre
nous ne voulions pas nos mains l'une dans l'autre
la présence nous suffisait

on s'efforçait à en valoir la peine
à ce que notre nuit soit sans matin
dans un effort commun pour se garder
nous allions nous apprendre dans les cafés déserts

- et j'allais nous écrire en urgence sur les napkins sales,
p o u r n e j a m a i s n o u s o u b l i e r

26.11.05

2h16, 17, 18, 19, sans fin,

encore saoule de la nuit qui se termine
j'en ressors un sourire étanche au bord des lèvres
les yeux plein du rouge de mes alcools
- ce sont eux et elles
mon corps qui crie d'aller dormir
et mes bras qui en redemandent je veux les siens
je les voudrais si fort
ce soir ou
ce matin
je sais plus trop quand on est
quelle importance
si ce n'est de savoir qu'on se réveillera
après la chute nocturne dans nos couvertures qui puent l'encens

21.11.05

souviens-toi Laurie.

quand j'étais gamine, je jouais au beau garçon
vouloir les attirer sous les arbres, toutes ces jeunes femmes de trois pommes
pour leur donner des bisous sous les oreilles et sur les joues
vouloir qu'elles veuillent me posséder
vouloir joncher les pâturages de ma banlieue avec leur main dans la mienne

j'ai pas changé
sauf que maintenant c'est les goulots de bières dans nos deux bouches qui m'illuminent
c'est la marijuana partagée ici et là et nos corps
partagés dans mes couvertures
nos nuits sans étoiles, qu'un plafond de chambre et des draps réchauffés
un d'ces soirs de spectacle, comme les autres
vouloir qu'elles veuillent me posséder
vouloir traverser l'océan du montréal leur main sur mes hanches
pour ainsi les faire miennes

20.11.05

Charles-E aurait écrit ça s'il s'écoutait

le ciel nous pitche des larmes sur la tête et moi qui t'chies d'l'amour plein la gueule. avale osti, tu verras il est bon celui que j'te donne, fait maison, avec du beurre au pot et d'l'ardeur au travail. oh ça oui d'l'ardeur, j'ai quand même failli m'mettre le feu plusieurs fois au thorax avec mon coeur en flammes! un peu plus et BOUM ça aurait explosé - tout disparu si vite - mais j'ai su me contenir pour me garder pour toi.

19.11.05

un ééélan

on se perdra dans une baraque sans voisins
coincés entre l'hiver et la musique
mur de son qui nous insonorisera au silence
en lutte contre le flow des bruits de chars externes
nous irons nous perdre dans des terrains vagues
de mélodies sorties du nulle part de nos têtes
chaîne au pied l'un à l'autre
un rang de fous braques
en quête de post-rock
nous nous retrouverons dans un néant

ah désir de musique
désir les mecs, désir.

coffee shops were made to love

- Si on s'essayait à briller? Tu s'rais la Lune et je f'rais les étoiles; on écorcherait le ciel à nous deux, non?
Elle m'avait coupé pile dans un élan de procrastination habituel, complètement tranché la gorge avec ses mots. Je savais plus quoi dire, moi pis mon café, mon butch de joint, mon veston tout éfiloché et mes ch'veux défaits. J'devais avoir l'air pathétique, un silence tout décriss devant elle, et mes yeux dans l'beurre des siens. J'aurais voulu savoir quoi répondre à tant d'amour paraphrasé, mais j'ai pas cherché. J'me suis barrée j'l'ai jamais revue, mais j'ai r'pris des cafés sur cette table et ma chaise quotidienne, à imaginer sa silouhette si sobre devant moi, me priant de l'aimer encore.

V'z'aviez raison m'sieur.

"j'ai pas hâte qu'y fasse neige"
qu'il disait les yeux bourrés de fatigue.
et moi d'me marrer dans mon foulard
de fatigue, moi aussi
on faisait d'la buée sur les vitres
en respirant, et des dessins pour l'extérieur
avec nos index
un demi croissant dans l'estomac
avec un fond de bière cuivrée
ma face pleine de sourire
et le coeur réchauffé
d'un soir de novembre

18.11.05

2poèmesquiserépondentenécho

J'ai tant rêvé de toi
J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère?
J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués

En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps

Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,

Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'à être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.

- Corps et biens, 1930

**********************

J'ai tellement rêvé de toi
J'ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu'il ne me reste plus rien de toi,
Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres,
D'être cent fois plus ombre que l'ombre,
D'être l'ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée.

- Dernier poème de Desnos, 1945
paru après la guerre
et son séjour en camp
de concentration

-------------------------

trouvé ces mots si bien
inspirants
je partage

-"Ricochez sur la vie", disait-il.

17.11.05

(j'ai la réponse)

aimer si fort l'altitude
un jour de neige et de distance
avancer sans questions
se foutre des réponses
de toute façon
ne plus savoir ce qu'est penser
sans vouloir qu'on comprenne
et qu'on cherche
parler dans mon intérieur
à qui veut l'entendre
me reformuler mes salades
et absorber entier l'extérieur dans mes pores
un sourire en étampe
sur chaque paquet qui s'infiltre
illégal passant des frontières
respirer si fort
qu'on inhale ce qui s'éloigne
tout entendre et ne rien dire
tout capter ne rien transmettre
aimer la distance
le temps d'un regard vers le ciel qui s'écaille en flocons


- je suis là pourtant

16.11.05

juste un mot ou deux pour toi

- dans ton cube en verre, tu surexistes - mille fois multiplié sur les murs de la bâtisse toute neuve o quel havre pour toi - sans doute - c'est sûr que c'est pas ta bibliothèque bondée de poèmes et de culture reliée en pages - c'est sûr que c'est pas ton cottage et ta famille banlieusarde - c'est sûr que c'est pas vraiment propice aux souvenirs - pas assez de place pour des trucs si vastes, dans ces endroits là - paraît qu'on gèle là-dedans, j'espère qu'y mettent le chauffage et qu'y vous nourissent - qu'y vous promènent de temps à autre dehors dans le cimetière - j'me demande si t'arrives à penser quand ton corps est en miettes - j'aurais voulu qu'tu m'voies, mais sans les yeux, même si t'essaie... - en tout cas moi j'ai ta fleur dans mon champ de vision, et j'me souviens d'où on t'as mis - j'étais là quand on a fermé ton cube, tu te souviens? - t'inquiète pas, j'viendrai cogner à ta fenêtre - peut-être t'écrire un poème sur le moment, comme tu l'aurais fait si c'était moi - bien assez vite, j'y serai - plantée mon cul sur le sol en face de toi - et je verrai comme tu es devenu beau durant ces 4 années -

si vite

j'aime à bout portant
tout ce qui bouge trop vite
entre les balises de mon champ de tir
loin d'ici folles âmes en extase
que j'évite d'avoir à vous exploser la tête
de trop d'poésie dans mes gestes
et de trop d'coeur à l'ouvrage
vous vous en irez à la course
ainsi je serai sans voix
des balles plein la bouche
que mon douze n'a pas voulu avaler

ma glaciation!

quant à moi
je ferais des boules de neiges du ciel
blanches et douces
comme une caresse qui nous assaille en pleine nuque
j'voudrais plus rien d'autre
que des tempêtes au creux de mes mains chaudes
du soleil qui brille dans ma tête
et les nuages qui s'éloignent
piétons de ciel
mes jambes me font tourner sur moi-même
quand j'avance
et le nord du sol est tourbillon
au dessus de moi à dessiner des paroles
sur le toît de nos maisons
à dessiner nos rêves qu'on les voit exister
hors de nos crânes
les bottes bien ancrées dans le blanc épais de l'hiver
j'avance chaque pas comme un échange de sourires
poignée de neige dans mes paumes lisses
que je jette dans les airs en hurlant un éclat de rire
poignées d'être
qui me retombent sur la tête

15.11.05

hiver. sti.

mardi matin, tôt
le dehors qui m'appelle
si froid qu'il me veut une étreinte
et me voler ma tuque
ou me prendre une tasse de thé
il pleure de la neige sur mon herbe glacée
les rideaux grands ouverts
et les tempes encore explosées d'epic rock
ma fenêtre m'offre la plus belle des mises en abîme
le spectacle du décembre qui cogne à nos portes
- du blanc sur nos têtes

j'me prend pour Julie Doiron
avec son will you still love me in december
je cours l'écouter
(et ça mérite une chandelle)
jouissez des flocons,
gamins et gamines.

14.11.05

luielleelleluiluielleelle luit.

" B e l i e v e "
7 caractères et tant/
et tant

le temps d'un pétard humain
fumer les présences
suis-je désamorcée
turned off et le fil hors de la plug
à respirer du courant

et tant
et tant
dans 7 lettres et

une main qui les écrit
si vite et sans lourdeur dans le bras

densité dans l'espace d'un sourire
bien banché sur mon lit
mes paupières qui l'enlassent,
le temps qu'il lui reste à briller

ettantettant
tant à vivre et tant/
à prendre
nos bras tendus vers le vide
à palper l'existence que l'on désire

13.11.05

tn. t - ON,canada.

de retour from the big shitty city.
la ville au écureuils noirs
et aux tramways qui bourrent la ville
la ville infestée de coffee time
de mr. sub et de starbucks
qui rendent tous les coins de rue pleins au as
et gavés d'odeurs cheapettes
pas eu le temps de faire grand chose
mais eu le temps de voir quelques vies
et une chose chaude et agitée, toute neuve sur cette terre
dans mes bras infestés de vie
enfin de l'air frais, de l'air urbain outre-montréal
le bus m'attend je crois pour un comeback qui urge déjà.

11.11.05

hola, en prison dans ma tête!

Elle avait d’ces regards à faire fondre la foule
Et d’ces airs à bousculer les nuages d’un souffle
De ces mains d’une chaleur intemporelle
À subsister au gré du silence et des regards perdus
Destinés au vide, peut-être;
Nous avions d’ces instants comme les saisons ont les leurs
D’ces moments à voguer sur nos bicyclettes glauques
À éparpiller les feuilles d’automne, parties retrouver le sol
Leur amant perdu le temps d’un été;
Elles s’envolent, dans un tourbillon de candeur
Tempête hésitante de couleurs en divergence
Qui s’enlacent, amour retrouvé;
Les bras levés vers le ciel
Nous implorions le vent du soir de nous laisser les saisir au passage
Nous implorions le temps de nous laisser garder leur souvenir,
Notre souvenir
Et l’image du présent dans nos têtes
À défaut de crayon et papier pour le matérialiser en mots
En deux dimensions dans un carnet de notes;
J’aurais voulu les écrire comme j’aurais voulu t’emprisonner
Dans les pages grisonnantes de mon porte-instant
De mon porte-rêve.

femme au coeur en asphalte

Tu déambules sur une rue vide de sens et de piétons
Celle qui croise la ruelle de mes vieux jours et brille à me rendre jaloux
C’est qu’ici encore résident les vieux matelas et les coussins crevés des sofas, tu vois
Refuges aux enfants frileux de ne rien faire
Restes des vidanges d’il y a deux semaines et quelques jours
Alors que toi tu souris aux arbres et aux ampoules 400 000 volts des lampions modernes
Environnée de boutiques de bijoux et d’arbres de Noël municipaux
Aux ventres bien garni de lumières et de clochettes
Arrêts d’autobus outremontois aux bancs deluxe, pour dix personnes, ou encore quinze
Tu leur souris
Comme tu souriras à la Mercedes qui gronde et au type costard cravate qui la chevauche
Les cheveux gras dans le vent de son habitacle spacieux
Pendant que j’bois mon drink encore sur le pas de ma porte
Le plus beau des cafés pour moi
Tu sauteras dans un taxi pour contempler le vaudeville d’un Montréal friqué
Vautrée dans le siège avant enfin sans avoir à lever les jambes
Une chose à la fois sinon ta tête explose
Tu passeras les châteaux urbains les baraques idylliques
Tu leur tendras la main tout sourire et le crâne plein de fantasmes
Alors que moi je sourirai à ma quatorzième bière et à mon poster de Richard Desjardins
Amant de mes solitudes du vendredi soir
Tu passeras près d’ici, croiseras ma ruelle
Hésitante, tu demanderas de tourner à droite
Entre les cartons empilés à la course et les bâtons de hockey qui traînent, çà et là
Tu caresseras la fenêtre chaude de ton front glacé pour parfaitement saisir le dehors
Tu croiseras d’abord celle du voisin, puis ma maison, enfin
Pour toi plus qu’un souvenir brûlant d’yeux rouges desséchés d’usure
La lumière du salon encore rayonnante à cette heure
Tu m’y verras, adossé au cadre de porte à la peinture blanche qui craque
À fumer ma dernière cigarette, encore et toujours la dernière
Voulant parfaitement saisir le dehors à mon tour
Je croiserai d’abord les lettres du mot « TAXI »
Puis ton regard vide de sens et de piétons
Tu ne me souriras pas
Puisque mes pupilles, même dilatées ne font que 60 volts
Trop peu pour toi
Mais je te sourirai en réponse, sans trop y réfléchir
Puisqu’une chose à la fois sinon ma tête s’illumine
Aux couleurs de ton quartier.

10.11.05

remembrance remembrance

on aura ving-cinq ans
on fouillera dans les poèmes de nos dix-huit
on se souviendra notre première cigarette
on désirera un retour au soir de notre première baise
on voudra notre toute première nuit à errer encore
on repensera au montreal des early 00's
on traversera le square la tête vers le ciel
on relira Éluard comme on en avait l'habitude
on fera carburant nos rêves de cinéastes
on glandera sur les quais dans l'attente d'un ami
on sourira aux hippies qui grouillent comme des insectes
on mangera un croissant sur les marches d'une église
on coupera à pied les voitures en jalonnant l'avenue mt-royal
on voguera sur nos écovélos en direction de nulle part
on serrera nos mains ensemble dans le répis d'un escalier mécanique
on revivra notre jeunesse le temps d'un après-midi

on aura cinquante ans
on oubliera qu'on s'est pris pour des poètes l'an de nos dix-huit
on jettera nos piles de papiers noircis de mots rayés
on ira à la course sans jamais s'arrêter
on empilera des cendriers surpeuplés de mégots
on déprimera à l'idée de trouver nos baises tellement plates
on oubliera ce qu'est l'errance le temps d'une nuit folle
on vendra nos bouquins pour faire de la place aux machines
on prendra tous les grano pour des illuminés
on conduira sur mt-royal on coupera les piétons
on ne fera plus que du vélo stationnaire un mercredi soir sur deux
on se saoulera pour nier notre jeunesse o jeunesse qui fut si belle
on voudra tant l' oublier

8.11.05

ode aux seize années.

épisodes d'un montréal capitonné de ciel
toutes ces fois où j'étouffe d'une trop grande puff
accroupie contre les murs de brique en beauté
des ruelles décriss du plateau
écrits pour toutes ces jeunesses fatales
croisées entre deux cafés trop froids trop vite
assises à la fenêtre sur un fauteuil troué
terni par les culs sales qui s'y bercent tout l'après-midi encore
vue sur la main ou encore sainte-cath
et les mégots de cigarette qui rehaussent le charme du béton armé
amertume pour tous les piétons gelés
chryogénisés par quelques degrés sous zéro
qui s'échangent des regards plein de "criss fait frette" en sous-entendu
à tous les coins de rue
en guise de bonjour et d'adieu
toast pour toutes les boréales blondes avalées à la botch
quand on a eu fini enfin de s'raconter nos vies plates
en métaphores et en fou rires
et ces courses dans le parc le ventre plein de 7.5%
la lutte dans l'herbe qui s'ensuit
nous sommes chiens de prairie le temps d'un soir
sourire en l'honneur du temps des dreads à tout le monde
et des anniversaires au nord de la ville
arrosés de champignons célestes qui nous emportent
loin loin du montréal
étreinte au souvenir des lèvres inertes d'intensité
qu'on a parcourues sous la lune
l'un avec l'autre dans l'ombre des duplex
et des arbres du mont-royal couleur pré-hiver
vers pour les six mois sans un amour à moitié vécu
et les lampadaires qui crachent des flocons de neige
sur la tête de notre insouciance
illuminée de rêves lancés dans nos accords de guitare
crachés sur les murs sales de notre bunker

7.11.05

tu veux trop m'aimer! disait a.m.l.

- Parfois, j'ai froid juste de r'garder dehors; vue sur le bon vieux hors-champ urbain.

- Puis j'gèle juste de t'poser les yeux d'sus; c'est que, faute au temps, t'en as muté en un extérieur d'hiver; hors-confort cinq étoiles.

-D'autres moments, j'distingue plus le son d'une bass live de tes battements de coeur contre moi; hors-temps, le vide qui s'infiltre dans ma cervelle.

6.11.05

tu pleures - j'hilare.

Y'a des hiatus dans ta voix quand tu pleures
Tu t'exprimes comme un stroboscope buccal programmé en shuffle
Comme tu d'viens charmante quand tu t'écailles en muqueuses de tristesse
Tu me fais te vouloir si fort!

crachastoutchaud.

mes poèmes en fin abrupte de chaque vers -
récifs de fleurs en longitude -
interminables comme toi et moi -
excepté debout sur la falaise de ton épaule nue;
ton manteau d'arrogance gisant au pied du lit -
et sans qui tu deviens froide -
pense à le rapiécer;
puis pense à me rapiécer ensuite -
tes cheveux pour fil -
longeant mon épiderme par intermittance -
voies tracées sur l'autoroute de mon corps -
bordée d'arbres et sans lumière.

5.11.05

envolée carpienne.

envie d'écrire des poèmes pour tous ces soirs où l'envie de vivre nous prend.

2.11.05

.:karma brûlant:.

Je ne sais plus écrire
Je désapprend la déprime ce soir
Entangled bed sheets and love
J'en ai si mal à l'ennui que j'hallucine la musique
Mes oreilles bien trop creuses pour vouloir du silence
Étoiles brûlantes elles tirent sur la corde de mes sourires
Puis me tendent enfin la main pour ainsi dire
"Allez debout!
C'est l'heure de vivre"

moi + fatigue + post-rock = tranchant

Il est tard - une de ces envies de parler alors écrire, mais à personne. Les travaux font un tas sur ma conscience et ils rient! rient jaune encore de moi. Il est tard - still. Explosions in the Sky me vaporise les oreilles et j'en oublie un instant ces histoires de cinéastes-artistes et de plan contre flux - j'en oublie demain. Se coucher, qu'est-ce encore? j'ai oublié. Penser un dixième de quart de seconde aux sourires de quelques amours et puis voilà, assez d'ambition pour survivre au présent. "la nuit la nuit trop longue et trop courte" (si j'avais leurs voix auquelles me pendre et ; m'accrocher - j'aimerais la nuit sans eux) // un avenir sans promesses c'est la beauté d'un inconnu (des plus désirables comme instants futurs) - faisons envie, afin que rien de meure: Bashung! hourray hourray. [faire la gamine est un bouquet de fleurs these days] [faire la gamine, quelle poignée de main avec la colossale existence - merci Vie] ::: prendre par le collet les jours et les crisser à terre, leur cracher sur la joue et rire jaune d'eux! {saisir -- - saisir - ------ saisir la nuit}