30.10.05

la complainte de l'insomnie cérébrale

poésie, tu résides dans la lumière
tu nous suis jusque dans un canal Lachine couleur automne, bouette garnissant son fond comme l'étage inférieur d'un gâteau bientôt recouvert d'une pincée d'moins trente et d'blanc d'hiver - poésie - tu nous souris comme les yeux d'un gamin qui s'illuminent devant la fontaine gelée du carré St-Louis son sourire espiègle aisément transposable au visage d'un junkie, tu nous souris poésie - là dans les étreintes-au-revoir aperçues en passant sur les quais d'métro alors que notre train vit jusqu'à son dernier souffle avant de s'arrêter, enfin - là dans les dunes de marde pré-décembre-adieu-gazon que je hais tant toujours - poésie - toi nous ensevelir dans nos propres têtes nous faire dire qu'on est fous par désir de prouver le contraire en écrits nous faire assassins de nous-mêmes et puis nous déserter à l'habitude - toi, poésie - cruelle étrangère tu glisses les instants dans la poche de notre derrière en nous effleurant la peau à travers le jeans sale ô désir pour toi à me faire veiller jusqu'aux petites heures zig zager dans mon lit entre le couvertures et les bosses du matelas, poésie! - tu me tumultes jusque dans les eaux troubles qui s'écoulent de mon visage inerte jusque dans les caresses que j'offre aux aimés et mes yeux enrobés des leurs tu me diachronises les articulations mentales j'en arrive plus à penser! poésie poésie poésie! tu me fais scander ton nom de fureur j'en oublie de prendre mon souffle et laisser mon coeur battre slow motion un peu - poésie! tu m'auras comme on a eu les corps jetés au large dans des sacs de plastique, comme on a eu Okinawa.

28.10.05

allégorie d'un large vide de sable

Au large de ton sourire infini
Encore étendue sur tes lèvres
À la lune montante;
Ton souffle subordonné au mien
Ça intensifie mes sourires
Étanches à l’eau du soir;
J’apprends ta peau par cœur
Je la récite en sonnets
Mots épars;
Les astres qui m’irradient
Ça me brûle si fort
Que j’en noircis;
Me réduire en miettes d’aimer si fort
J’attends la paume de ta main
Pansement pour mes yeux vides;
Mes yeux transpercés par ton soleil buccal
Crevés d’ironie
Et d’orgasmes.

27.10.05

{merci Charles}

rejoins-moi
à mon unique havre
un infime carré d'asphalte
coin Maisonneuve et Beaudry
bouche d'égout incluse
vue sur le sud du sol
puis du cachet

viens
tu y seras belle
un rayon de soleil sur le front
un silence sur le bout de la langue
et mon coeur dans ta main
belle comme jamais
à découvert

rejoins-moi
sur mon carré d'insouciance
on y vaincra notre cancer de l'esprit
en en gardant la porte étanche
à l'écoulement des heures
et aux vies humaines

viens
tu y seras belle
peau couleur godspeed
poésie lyrique et chocolats
comme le plus kitsch des amours
et les fleurs fânées des bouquets
tu y seras belle
à ton insu

nominalisme à la Nietzsche


ah putain! j'ai envie
d'soundscapes pis d'mélodies
pitchées out of nowhere.


26.10.05

"quoi faire alors?­"

Ne pas devenir folle, coincée dans son microcosme. Ne pas trébucher sur le destin, surtout! Ne pas attendre l'hiver. Ne pas considérer les wagons de métro vides comme un géant confessionnal. Ne pas s'accrocher au regard des passants. Ne pas sniffer d'l'air comme on snifferait d'la poudre. Ne pas observer son reflet dans les vitrines. Ne pas importuner les chauffeur de bus. Ne pas vendre son corps. Ne pas cesser de parler. Ne pas omettre de répondre au téléphone. Ne pas perdre pied. Ne pas laisser s'écouler les heures sans broncher. Ne pas arracher les feuilles aux arbres. Ne pas virevolter inutilement. Ne pas jouer à l'impénétrable. Ne pas courir là où il y a plu. ne pas brûler les feux rouges. Ne pas mélanger médocs et alcool. Ne pas marcher les yeux rivés vers le ciel. Ne pas uniquement vivre de ses rêves. Ne pas vieillir, pour ainsi ne jamais être grand. Ne pas écrire.

24.10.05

artificial love, says Shepheard.

scotchée devant mon écran bordé de blanc cassé
bulle en verre sur la facade pour m'empêcher d'y entrer
comme vous
à rendre nos vies numériques
scanner nos sentiments
correspondre en deux dimensions et demi
en regardant passer les heures au coin inférieur droit
se muscler les phalanges en enchaînant des lettres et des
clics de souris
à gauche à droite
gauche droite
armée carpienne en mission sur la toile du monde
www point "x" point com
l'e=mc² de notre génération mendiante de vérité digitale
comme vous
à écrire nos douleurs en messages hotmailiens
à transcrire nos langeurs sur des blogs mal foutus
nouvelle race machinale de propos
dignes de notre ère en décrépitude.

23.10.05

Post-it au coin du miroir de ma chambre

La jouer relax,
Pour ne pas effrayer ceux qui s'absentent
Partis en voyage tous les jours, à 10 petits kilomètres imaginaires
Pour ne pas réveiller ceux qui n's'endorment plus
Au bras de l'insouciance d'il fut un temps
---
La jouer confident,
Pour ne plus effrayer mon reflet
Quand j'lui jette ce regard sans failles
Au lever
Alors j'lui souris
Puis j'm'allume un joint d'air pour me calmer
---
La jouer o.k.
Pour tout c'qui concerne les trucs futiles - selon eux
Pour attiser le feu qui s'en prend à ma jeunesse
Trop peu sonique
Pour la course à tous les risques possibles
Défaite en option
---
La jouer hippie style
Bien enivrée par les rencontres éclectiques
Et les joies d'outre-tombe
À jalonner Ste-Catherine toutes les heures du jour et de la nuit
Guitare au dos, carnet en poche
Coeur au chaud dans l'étau qui l'encombre
---
La jouer détachée
Tellement bien dans mon entourage de chair humaine froide
Tellement bien dans les "oui ça va bien, et toi?"
Si rapides qu'on les dirait pitchés out d'un char qui roule à 200
Ou droit sortis en série d'un machine gun avide de sang
---
La jouer j'vous-aime-pas-trop
Pour m'assurer d'garder les morceaux d'moi
Éparpillés dans les autres
Dans ceux qui m'échappent
Faibles comme des cordes plongées dans l'huile
Des visages plongées dans l'oubli
---
La jouer tout sourire
Un happy face jaune moutarde scotché au visage
Quel mensonge
D'une monstruosité à avoir raison de moi

18.10.05

c'n'est pas un poème - mais c'est pour toi.

18 octobre,
octobre déjà...
un d'ces soirs à mettre sur la liste des soirs sans lune.
à rayer de ma liste de choses à faire au plus putain,
enfin!
j'dois écrire une chanson
il me semble que c'est un soir à faire ça.
ou encore à étudier des théoriciens endurcis,
mais j'en ai rien à foutre d'eux
ils sont pas dans mon coeur d'toute façon.
ou ils sont là, mais loin.
elle,
elle y est.
bien au chaud,
assise dans un salon aux sofas old school
et au foyer décriss,
le feu qui crépite jusque dans ses yeux
quelque part entre mes artères et mes morceaux de chair.
les instants, les instants, les instants!
mon coeur en chancelance en transition en
décompositiooon!
il aime.
il aime l'genre de trucs trop futiles et il crie
de douleur
mais peu importe
il aime.
il aime aimer le vide il aime aimer le rien.
la corde qui glisse
la porte qui se referme derrière le vent
et mes orteils
gelés de l'automne
se crispent
il les aime comme
ses derniers amours.
ses premiers aussi
comme les yeux d'un gamin qui veut jouer,
encore.
il aime un divan sale
et des mains chaudes sur les siennes,
mon coeur.
un manteau d'hiver blanc
froid
mais doux comme une peau non recouverte que j'sens au travers.
là qui m'donne son énergie dans ses battements répandus
putain
qu'il aime.
alors il va se coucher
mais surement pas dormir.

je sais pas si tu m'lis
mais si oui,
oublie.
écrire l'amour,
c'est le dénaturer.

15.10.05

la larme sonne! -- idiots.

ma tête a la bougeote
je tourne carré dans la pièce.
penser à moi, ça m'gobe trop d'temps,
d'toute façon.

alors je chantonne, plutôt
faute de quelque chose d'amusant à faire ce soir,
faute de vide dans mes cellules.

que du hash
que du hash pour m'éviter le pire,
qu'un appel de plus d'quinze minutes pour me remplir un peu.

-la relecture, le pire des supplices

pardon messieurs les mots.

Ai rencontré Hubert à la croisée des sofas hétérogènes:
rencontre-bouffée-d'air comme peu trop souvent theses days.
Merci cher chevelu. (me lis-tu, je l'espère)
Puis ça sent l'humain dehors, j'aime bien.
Envie d'hurler pourtant, de joie ou d'horreur,
je n'sais trop encore.
(J'suis comme la femme helpless du Cuirassé Potemkine)
Envie de lire des poèmes,
alors demain matin
puisque le sommeil m'en veut ce soir.
Et elle qui shine comme jamais
son énergie qui transcende,
que d'bien.
Sourire à des riens, c'est une merveille intemporelle,
mensongère qui sait.
Mais ça,
c'est c'que m'fond les trips de bus et d'métro
en solitaire.

13.10.05

pas grand chose.

***
des poèmes en cascade sur le seuil de vos portes
c'est sans perdre le risque de s'incendier les âmes
en ton nom, vivado!
en ton nom, bohème.
***

6.10.05

en bossant çà et là

summer is ending
with a gaze in your eyes
and sonic strobe lights
you shine
you shine
my love

l'artificiel et l'architecture de l'amour... sujet intéressant cette semaine, Julian.
l'homme, une machine?
l'amour, une machination?
Dieu, un machiniste?
-ça oui, qu'un vulgaire technicien d'l'Existence...

3.10.05

t'étreindre à petit feu ma folle

elle était là les seins nus, à me regarder mourir. j'environnais son être qui comme les buildings de la ville chancelants reflétaient le soleil orangé d'amour; et moi qui voulait mourir. m'étendre en plein coeur des ruelles de son corps;
m'y laisser mourir.

2.10.05

à l'intemporelle.

(New York, nuit du 7 septembre '59 au 2 octobre '78)

votre odeur, elle m'a suivi jusqu'ici
jusque dans les couloirs de mon appartement décomposé
jusque dans les draps de mon lit trop vide, de mon lit trop sans vous
jusque dans la voix chancelante d'un Jeff Buckley rongé d'amertume
mes vêtements, blottis contre moi comme des bribes de votre peau
de son goût parfumé de sa douceur de son innocence
de sa fragilité sans failles
de vos lèvres à contre-courant remontant sur mes joues
-et mon front, et mes yeux-
et le rien là en nous
le tout, là en nous
en nous

o mon intemporelle
mon incandescante
qu'une interrogation:

croyez-vous qu'il est possible de mourir de désir?
et moi qui en suis la victime.